Les jardins
Adossés à un parc de 60 hectares, balustrades, statues, colonnes, escaliers, fontaines et une rare chapelle troglodytique de 1524 se succèdent sur plus de huit niveaux !
Le potager conservatoire d'un hectare abrite un damier de couleurs et de saveurs, plantes comestibles et fleurs à déguster à la belle saison.
Les terrasses à l'italienne épousent la pente du coteau avec un panorama unique sur le vignoble.
Cette succession de niveaux ordonnancés et rythmés par des murs et des balustrades aux arcades de briques évoque irrésistiblement l'agencement des villas italiennes de la Renaissance.
La Haute Terrasse, dominant les douves de près de quinze mètres, présente une curieuse charmille formant un entrelacs de pièces de verdure centrées sur une colonne de pierre à tailloir surmontée d'un vase qui provient du Château de Chanteloup. De là, la vue embrasse tout l'étagement des jardins, le grand canal, le vignoble de Vouvray et la vallée de la Brenne. On peut aussi admirer, sur le coteau opposé, le ravissant petit château Renaissance de La Côte.
La Terrasse des fontaines florentines s'égaye dès le mois de mars de la floraison parfumée des pivoines arborescentes centenaires; puis les glycines, les rosiers Pierre de Ronsard et le foisonnement des annuelles - tabacs roses et blancs, sauges bleues, dahlias, anthémis, cléomes, impatiences - prennent le relais. Deux imposants Sophora japonica 'Pendula' encadrent la vue et font pleurer leurs branches jusqu'au fond des douves, se couvrant de grappes de fleurs blanches lors des étés brûlants. Ils ont d'ailleurs fleuri durant l'été 2018, évènement assez exceptionnel pour être souligné.
La Terrasse de Léda a retrouvé son dessin du XVIIème siècle. Des murs végétaux de charmille prolongent au nord l'architecture du Petit Valmer. Au pied des murs couverts de treilles de Chasselas s'installent des plantes xérophiles : iris, gauras…
La Terrasse des Vases d'Anduze, palier intermédiaire, est rythmée par de gros contreforts d'ifs entre lesquels s'épanouissent, palissés en éventail, les thyrses roses des Lagerstroemia indica 'Soir d'Eté'. Des santolines et des romarins accentuent l'ambiance méditerranéenne.
Un escalier double à montées divergentes, construit au XVIIIème siècle, offre une vue lointaine sur un des axes du parc et fait accéder au potager tout en abritant une statue de Saint Fiacre, patron des jardiniers.
Le potager conservatoire montre un dessin classique du XVème siècle : sur un hectare, quatre carrés, bordés de buis, sont eux-mêmes subdivisés en quatre parcelles ; au centre un bassin circulaire. De hauts murs ceignent l'ensemble, flanqués de deux petites tours d'angle servant au rangement des outils et autrefois au logement des jardiniers et de l'âne. Deux serres anciennes sont utilisées pour les semis. Un beau portail du XVIIème siècle ouvre sur la vallée.
Des arbres fruitiers, accompagnés de narcisses, sont menés en contre-espaliers et espaliers le long des murs : pêchers, brugnons, nectarines, abricotiers, figuiers, nashis, pommiers et poiriers. Le carré des petits fruits offre groseilles, cassis, casseilles, groseilles à maquereau, framboises. Contre le mur est, des 'stalles' d'ifs servent d'écrin à des céanothes à la brillante floraison bleue, des jonquilles et des géraniums vivaces roses.
En 2014, une collection ampélographique - cépages du Val de Loire et raisins de table - s'installe à Valmer. Un carré est consacré aux cépages blancs bordés de rosiers jaunes 'The Poet's Wife' (David Austin) dont Alix de Saint Venant est la marraine ; un autre montre les cépages rouges et rosés soulignés de rosiers 'Papa Meilland'. Une grande diversité de fleurs comestibles comme des hémérocalles, des nigelles ou encore des capucines tient désormais compagnie aux légumes du potager. La collection de fruitiers met en avant différentes espèces, des moins connues comme les nashis, aux incontournables (figues, pêches…) mais avec une grande variété (poire 'Williams Rouge', pomme d'Api…).
Les pratiques culturales s'attachent à préserver et améliorer la qualité de la terre, de la faune et de la flore (compost maison, paillages, engrais verts etc.). La présence de vivaces mellifères en bordure des carrés assure abri et nourriture aux utiles prédateurs des insectes ravageurs : coccinelle, hérisson, pollinisateurs etc.
Les douves forment un jardin à part, tout à la fois frais et ensoleillé, que l'on peut admirer en franchissant le pont. Mais il faut y descendre par le curieux escalier à vis du XVème siècle inclus dans le gros if taillé de la Terrasse de Léda pour découvrir et respirer les plantes qui y prospèrent. Le mur à l'ombre, scandé par de hauts contreforts d'ifs, abrite une collection d'Hydrangéacées : parmi les grimpantes citons Schizophragma hydrangeoides aux fleurs elliptiques blanc-rosé, Pileostegia viburnoides et Decumaria sinensis, rares persistantes aux fleurs blanches mellifères et parmi les arbustes Hydrangea quercifolia 'Snow Queen', Hydrangea arborescens 'Annabelle', Hydrangea aspera subsp. sargentiana aux immenses feuilles veloutées.
Côté soleil s'épanouit dès le mois de mars la floraison odorante des Osmanthus x burkwoodii, suivie par les feuilles tricolores - vert, blanc, rose - de l'Actinidia kolomikta qui couvre près de trente mètres carrés. Les choisyas et les lilas des Indes s'accordent avec les valérianes roses omniprésentes dans les interstices des murs.